8.5/10Diosamante - Tome 1 - La passion de Diosamante

/ Critique - écrit par plienard, le 17/06/2010
Notre verdict : 8.5/10 - Des seins magnifiques (Fiche technique)

Tags : diosamante passion tome jodorowsky gal eur jean

La reine Diosamante part dans une quête du rachat de son âme pour mériter l'amour de l'homme qu'elle aime, le roi Urbal.

Diosamante est une reine à la fois d'une grande beauté, mais aussi d'une grande cruauté. Chaque année, elle s'offre au guerrier vainqueur de tous les autres, pour ensuite lui arracher le cœur et en croquer un morceau. Reine lubrique et cruelle, elle n'admet pas que l'on ne puisse pas l'aimer. Elle tombe donc dans une rage folle quand elle apprend que son peuple la déteste, contrairement au roi Urbal qui est vénéré par son peuple.
Elle décide alors d'aller tuer cet homme si parfait. Et en arrivant devant lui, ses yeux remplis de haine et de colère, s'adoucissent pour se remplir d'amour. Prenant alors conscience de ses actes, elle décide de partir expier ses fautes un bandeau sur les yeux telle une mendiante, à travers le monde et de revenir purifier de ses fautes afin de pouvoir être digne de l'amour de Urbal. Une longue quête de pureté va alors commencer au cours de laquelle elle va réconcilier deux peuples, apprendre l'humilité, devenir l'épouse d'un homme-singe ...

L'album est une réédition regroupant La passion de Diosamante (1992) et les planches inédites de ce qui devait être le second tome, Les enfants de Diosamante. Jean Claude Gal, professeur de dessin, signait, à ce moment, son premier album en couleur, à la demande d'Alexandro Jodorowsky. Il n'ira malheureusement pas jusqu'au bout. La vie ayant décidée de le quitter en 1994, après avoir dessiné quelques pages du second tome.

Jodorowsky, quant à lui, nous livre un scénario respectant les thématiques qui lui sont chères : la rédemption, la famille, la vengeance, la jalousie, la cruauté, l'amour... Par certains côtés, on retrouve le fil conducteur qui a animé l'artiste sur La caste des méta-barons. Cette histoire n'est donc pas une découverte, sauf que pour une fois, et afin de marquer la différence avec les travaux précédents de J.C. Gal - il sortait de trois albums avec des héros virils - le héros sera une héroïne.


Mais le principal intérêt de cet album (non fini) est de (re)découvrir le merveilleux travail du dessinateur, adepte de la lenteur. Et en regardant les pages de l'album, vous comprenez facilement que l'artiste puisse mettre du temps pour livrer ses planches. Elles sont extraordinaires de détails, de justesse, de beauté. Elles magnifient complètement le scénario qui en devient secondaire. Et cela est encore plus flagrant dans les planches du second tome. Les scènes sur deux pages sont à couper le souffle. Elles permettent de donner une incroyable résonance au scénario.

Jodorowsky, dans sa préface, aura le mot juste : « les quelques pages qu'il a léguées sont d'authentiques œuvres d'art ». En lisant cette préface, je me demandais pourquoi ne pas avoir continué l'aventure avec un autre dessinateur ? En refermant le livre, j'ai compris !